Une rencontre d’échange sur les infractions à caractère sexuel s’est tenue le jeudi 26 octobre à Tabligbo à l’initiative de Young Men’s Christian Association (YMCA-TOGO) .
La rencontre qui s’inscrit dans l’exécution du projet « Assistance Juridique et Réinsertion » a réuni les acteurs intervenant dans la gestion de la question notamment les autorités locales, les magistrats, les chefs traditionnels, les acteurs religieux et de la société civile et les forces de l’ordre.
Il s’est agit de partager avec ces acteurs les résultats d’une étude menée par YMCA en vue de la validation et d’identifier les actions susceptibles d’aider à éradiquer ou réduire le phénomène ainsi que les acteurs à impliquer dans le combat. Les participants ont suivi des exposés sur l’introduction générale aux infractions à caractère sexuel dans la localité de Tabligbo et l’étude sur la manifestation du problème dans le milieu.
Cette étude menée par le YMCA à partir des archives de la prison civile d’Aného qui dessert également la juridiction de Tabligbo relève que les ¾ des détenus sont incarcérés pour des crimes à caractère sexuel. Pour la seule période de février à juillet 2017, sur les 25 dossiers traités au tribunal de Tabligbo, 16 sont des infractions à caractère sexuel aggravés la plupart du temps par la vulnérabilité des victimes. Ces dernières subissent généralement des pressions sociales qui font que lorsqu’elles portent plainte, elles finissent par la retirer.
Le secrétaire général de la préfecture, Sélom Akayi-Guédzé a souligné que les infractions à caractère sexuel est une préoccupation des autorités locales eu égard à leur ampleur. Il a invité les participants à s’impliquer davantage dans la lutte contre le phénomène pour l’éradiquer.
Le secrétaire général de de YMCA, Gérard Kokou ATOHOUN a indiqué que les infractions à caractère sexuel ont pris des proportions inquiétantes dans la préfecture de Yoto. Il a souhaité que ces assises permettent de promouvoir les droits humains dans la localité.
M. ATOHOUN a présenté un témoignage touchant d’une jeune fille du milieu violé dès l’âge de 9 ans par un homme de l’âge de son grand père.Abandonnée à son propre sort, aujourd’hui elle est mère d’un enfant de deux ans à 13 ans. Son bourreau, lui, vaque librement à ses occupations après quelques mois passés à la prison d’Aného.
L’orateur a appelé à porter devant la justice tous les cas de viols et d’abus sexuels.
Le président de l’Union des chefs traditionnels de Yoto, Togbui Akpodo Toklokpa II a remercié les responsables de YMCA pour l’intérêt porté aux droits de l’Homme dans la préfecture. Il a invité tous les acteurs notamment les chefs traditionnels à accompagner le projet pour mettre fin au phénomène.
Rappelons que le YMCA est une association interconfessionnelle internationale regroupant des volontaires chrétiens. Elle est créée en 1884 à Londres et présente dans 120 pays dont le Togo depuis 1903 à travers la mission évangélique de Brème.
Source: ATOP/TFOGN