La Journée Internationale des droits de la Femme, célébrée le 8 Mars de chaque année prend de plus en plus de l’ampleur dans le cercle des mouvements féministes dans le monde. En Afrique, la célébration de cette journée est très chère aux yeux des femmes. D’aucunes la considèrent comme une journée de fête.
Au YMCA-Togo, les femmes de l’Union locale Wisdom ayant compris que cette journée devait être une occasion pour réfléchir sur leur condition de femme, leurs droits et leur place dans les sociétés, ont pris part à cette journée en leur manière en organisant le samedi 9 mars dernier au siège national de YMCA Togo à Lomé, une conférence-débat axée sur le thème « Femme et gouvernance locale : la culture de l’esprit d’initiative pour la résolution des problèmes communautaires ».
Cette conférence-débat animée par deux éminentes personnalités du mouvement national M. Gildas TONA, chargé de membership à YMCA Togo et Madame Sabine DAMBE, une femme politique et membres active des Organisations de la Société Civile togolaise, a connu la participation d’une trentaine de membres venus de l’union locale Wisdom et d’autres unions locales avec la présence de la secrétaire régionale maritime de YMCA Togo, Mme Idaoni KPETSU.
Dans son mot d’ouverture le président de l’Union locale Wisdom M. Noel SEMANOU est revenu sur l’origine de la célébration de la journée du 8 mars qui loin « d’être une fête, est le résultats des années de lutte acharnée menée par les femmes dont les droits socio-économiques étaient bafoués dans les sociétés capitaliste occidentales », tout en rappelant que le début de la commémoration de cette journée remonte aux années 1977.
« Que cette conférence-débat nous permette de réfléchir à la valeur ajoutée que nous pouvons apporter à cet acquis pour que les droits de la femme ne soit pas opprimés d’avantage», a-t-il souhaité.
Le sieur Gildas TONA, coach certifié éthique et professionnel de son état, a usé de son art pédagogique pour amener les participants à s’imbiber de la motivation du thème de la rencontre qui est « la culture de l’esprit d’initiative ».
Pour lui, une question fondamentale reste à poser: « quelle est la place de la femme dans la société ? ». La place de la femme est-elle au foyer, à la cuisine ou c’est au devant de la scène pour participer à la prise de décision de sa communauté ?
Les réflexions mûries autours de ces questions ont conclu que la femme doit aujourd’hui sortir de sa léthargie pour briser les pesanteurs socioculturelles qui l’outrage depuis la nuit de temps et de s’affirmer entant qu’un être à part entier, possédant les mêmes facultés et capacités d’adaptation aux situations que les hommes. Bref, elles ne doivent plus reculer devant les situations, elles doivent saisir les opportunités qu’on leur offre pour s’affirmer.
Abordant le thème proprement dit, Mme DAMBE a rappelé à ses jeunes sœurs que la gouvernance locale est un système qui permet d’associer les populations à la gestion de l’affaire publique de la communauté, et que dans ce système, les femmes ont un grand rôle à jouer pour défendre leurs intérêts.
« La gouvernance locale commence dans nos maisons, par nos comportements de tous les jours. Notre vivacité, notre dynamisme à la maison. Comment nous participons à la prise de décision dans la famille, comment nous prenons des initiatives dans nos maisons, c’est part là que commence la participation des femmes à la gouvernance locale », a-t-elle laissé entendre.
A en croire madame sabine, « tout ce qui est fait pour la femme sans la consulter au préalable est fait contre elle ». De ce fait, les femmes doivent êtres représentatives dans les instances de décisions locales pour défendre leurs droits. Elles doivent initier des projets qui répondent aux problèmes des femmes des les communautés. Moins les femmes s’engagent à l’esprit d’initiative moins les décideurs se soucient d’elles et de leurs problèmes.
Comme mot d’ordre, madame Sabine DAMBE a exhorté les femmes à une synergie d’action et laisser de côté leur histoire de femme (orgueil, arrogance, commérage etc.) pour renverser la tendance. Cette synergie ne peut se faire qu’à travers la création des mouvements, associations et regroupements féministes.
« Plus vous êtes nombreuses plus vous êtes fortes et rien ne pourra vous arrêter à défendre vos droits, à réclamer une justice sociale équitable à tous. L’heure de la révolution des mentalités a sonnée », a-t-elle déclaré.
Madame sabine n’a pas manqué d’appeler ses sœurs à se positionner en candidates pour les élections locales dont les préparatifs sont en cour dans le pays.
Gédéon CREPPY/Mathurin AZIAKPOR, membres de l’Union Locale Wisdom/YMCA TOGO