Je réponds au nom de BAMBANA Kpalma. Je suis entrepreneur agricole à Akato sur la route de Ségbé (Lomé-Togo). Je suis un des bénéficiaires du projet de formation de jeunes entrepreneurs ruraux (FOJER) de l’UCJG/YMCA-TOGO,financé par BMZ et CVJM. Pour mon histoire je dirai qu’après mon Baccalauréat, série D, je me suis lancé dans les études supérieures en faculté de géographie à l’Université de Lomé. J’étais en semestre 5 quand je suis tombé sur l’avis de recrutement des jeunes désireux de suivre une formation pour devenir entrepreneur agricole. Ayant a priori l’amour pour le domaine agricole, je n’ai pas hésité à constituer mes dossiers pour le test de sélection. Par la grâce de Dieu j’ai été retenu après l’interview. Je faisais partie de la toute première promotion (2013-2014).La formation s’est tenue à Bagbé et à Avétonou. Tous les frais ont été pris en charge par l’UCJG, hébergement, nourriture et outils de travail. Notre modeste contribution n’était que de 50 000 francs seulement pour toute la formation qui a duré 10 mois couplant théorie et pratique.
Elle avait deux volets, l’élevage(les poules pondeuses, les poulets bicyclette, les porcs, les lapins, les chèvres et la pisciculture) et l’agriculture (cultures des céréales et les produits maraichers). Au cours de la formation on nous a aussi outillé sur la rédaction d’un plan d’affaires, comment faire la comptabilité agricole et les soins élémentaires que nous pouvons nous-mêmes faire aux animaux pour ne pas toujours nous rendre chez le vétérinaire, comment gérer un crédit agricole et créer une coopérative agricole.
Après la formation j’étais très content de tout ce que j’ai pu apprendre. J’avais la sensation d’avoir rempli un vide parce que je faisais l’agriculture depuis le bas âge mais pas de la bonne manière pour me la rendre rentable. Il naît donc en moi ce désir ardent de m’installer. Le début n’a pas été du tout facile, manque de moyens financiers, aléas climatiques qui m’handicapaient sérieusement dans la culture de mes produits. Même en élevage j’ai eu le décès de 50 têtes de bêtes malgré l’intervention des vétérinaires. Je commençais par réfléchir à toute ma vie et à l’échec qui me menaçait. Je n’ai pas baissé les bras,j’ai demandé conseils, j’ai soumis mon plan d’affaires à des personnes et finalement un oncle a accepté de m’aider en m’accordant un crédit financier en Janvier 2017. J’ai fais mes analyses en prenant en compte les facteurs climatiques. Mon agriculture a commencé par fleurir.
j’ai aujourd’hui 500 têtes de poules pondeuses qui me donnent 13 à 14 plateaux d’œufs par jour. J’ai 150 poulets bicyclettes.
Mes œufs sont fortement demandés dans la zone à cause de leur bonne qualité et dureté dans le temps dues au fait que je ne dose pas trop l’hormone pour le traitement des pondeuses.
Je produis également de céréales (mais manioc, niébé, piment) et des produits maraichers non seulement pour la vente mais aussi une partie est destinée à ma propre consommation.
Grâce à mon activité, je gagne sept cent à huit cent mille francs par mois, et je peux aussi mettre la main à la poche en ce qui concerne le soutien familial. J’ai pu doter une femme avec laquelle j’ai eu une petite fille. Je crée des emplois temporaires pour trois de mes petits frères qui viennent pour les vacances et des emplois à temps
partiels pour quatre de mes promotionnaires,(2000f à 3000f par jour par personne).
Je projette donc élargir la construction et augmenter le nombre de poules à 1500.
J’aimerais aussi acquérir des bailleurs pour avoir un moulin parce qu’il n’y en a pas dans la zone. Ce moulin évitera les longs déplacements aux gens de la localité et à moi-même pour ma production. Je pense aussi créer 2 à 3 emplois permanents parce que jusqu’à maintenant il n’y a que ma femme qui soit là à m’aider.
Mes remerciements vont aux initiateurs du projet, au coordonnateur, aux formateurs,aux membres du comité exécutif spécialement le Secrétaire Général et son staff ainsi que tous ceux qui ont un temps soit peu contribué à la réalisation de ce projet sans oublier les partenaires du projet BMZ et CVJM.
Cellule communication de YMCA-Togo